Traumatismes crânio-cérébraux
Vous avez été victime d’un accident de la route, accident automobile ou accident de moto ayant entraîné un traumatisme crânien ? Un membre de votre famille a été victime d’un accident de la circulation avec séquelles dues à un traumatisme crânien ?
Le traumatisme crânien correspond à une lésion cérébrale d’origine traumatique. On y associe aussi les autres lésions cérébrales acquises (accidents vacsulaires cérébraux, ruptures d’anévrismes, anoxies cérébrales, tumeurs …).
La principale cause des traumatismes crâniens est représentée par les accidents de la voie publique, mais il existe aussi de nombreuses autres causes de traumatismes crâniens, tel que les accidents de sports, les actes de violences, agressions, accidents domestiques, suicides .
L’incidence :
Bien que nous ne disposions pas de chiffres officiels en France, l’incidence du traumatisme crânien est d’environ 200 cas pour 100 000 habitants par an, dont un peu moins de 10% sont sévères. Le nombre de personnes concernées est donc estimé à environ 120 000 par an en France (dont environ 10 000 sévères).
Quelles sont les lésions liées au traumatisme crânien :
Les principales lésions sont provoquées par l’accélération, la décélération ou la rotation violente du cerveau.
Ces mécanismes entraînent l’étirement ou le cisaillement des axones (« câbles ») à l’intérieur du cerveau et causent des traumatismes crâniens parfois très sévères.
Ces lésions peuvent être plus ou moins sévères ou étendues. Elles peuvent entraîner une perte de connaissance brève ou un coma prolongé.
Il existe d’autres types de lésions, appelées contusions, c’est à dire des lésions focales, et l’on retrouve parfois des hématomes extra-duraux, des hématomes sous-duraux avec des caractéristiques plus ou moins graves notamment en fonction du siège des lésions.
Les différents degrés de gravité :
On distingue habituellement trois niveaux de gravité du traumatisme crânien immédiatement définis par le score de Glasgow qui regroupe trois critères : l’ouverture des yeux, la réponse motrice et la réponse verbale.
– Le traumatisme crânien léger (Glasgow entre 13 et 15) : avec une perte de connaissance brève de quelques instants (moins d’une heure) et une amnésie du traumatisme et des instants qui suivent (amnésie post-traumatique, de durée inférieure à 24 heures). L’évolution en est le plus souvent favorable : 90% des personnes récupèrent sans séquelles, en moins de 3 à 6 mois, mais 10% gardent des séquelles plus ou moins importantes.
Le syndrome post-commotionnel aigu est fréquent avec des symptômes tels que céphalées, vertiges, nausées, manque de concentration, irritabilité…
Le syndrome post-commotionnel peut devenir chronique et persister plusieurs semaines.
– Le traumatisme crânien modéré (Glasgow de 9 à 12) : la sévérité est évaluée par la durée de la perte de connaissance, la profondeur du coma et la durée de l’amnésie post-traumatique.
– Le traumatisme crânien sévère (Glasgow inférieur ou égal à 8) : est caractérisé par un coma qui peut durer plusieurs heures ou jours. Le risque de séquelles en est beaucoup plus élevé.
Les principales séquelles :
Pour les traumatismes crâniens légers, les séquelles les plus fréquentes sont le syndrome post-commotionnel associant céphalées, vertiges, fatigue et des difficultés cognitives et émotionnelles. Ces troubles guérissent dans 90% des cas en moins de 3 à 6 mois, 10% gardent des séquelles plus ou moins importantes.
Mais ces traumatismes peuvent associer des conséquences psychologiques de l’accident (état de stress post-traumatique avec des souvenirs répétés de l’accident ou de ses suites et des reviviscences).
Pour les traumatismes crâniens modérés à sévères, les séquelles peuvent être plus importantes :
– Séquelles physiques : des troubles de la motricité (hémiplégie, tétraplégie dans les cas les plus sévères), de la coordination et de l’équilibre (plus fréquemment lorsque le cervelet est atteint), ou des troubles orthopédiques, des troubles vésico-sphintériens ou de la déglutition (risque de fausse route).
– Séquelles cognitives : elles constituent la principale difficulté à la reconnaissance d’un handicap, et constituent le « handicap invisible ». On note différents symptomes avec une lenteur mentale, des troubles de l’attention, de la concentration, une difficulté à faire plusieurs choses à la fois, des troubles de la mémoire, et enfin des troubles des fonctions exécutives (difficultés de planification, d’organisation, d’inhibition, de raisonnement, de jugement, caractéristiques du syndrome dysexécutif).
– Séquelles sensorielles : troubles visuels (vue double ou diplopie, atteinte d’un nerf optique ou du champ visuel), perte du goût, de l’odorat, du toucher.
– Enfin il peut exister des modifications du caractère et du comportement sous forme soit d’une perte des initiatives et d’une apathie, une sorte de pseudo dépression (souvent rencontré dans le syndrome dorsolatéral) soit au contraire d’une désinhibition, et de difficultés du contrôle du comportement pouvant mener à des actes socialement inadaptés (violence, agressivité, conduites addictives,….), typiques du syndrome orbito-frontal.
– L’anosognosie est fréquemment rencontrée : les personnes victimes de traumatismes crâniens ne sont pas clairement conscientes de leurs troubles ou de leurs conséquences.
Les cas les plus graves réalisent un état d’éveil non répondant (anciennement EVC état végétatif persistant) ou un état pauci-relationnel : ces états se caractérisent par une altération persistante de la conscience, limitant totalement (éveil non répondant) ou partiellement (état pauci-relationnel) les capacités de communication et d’interaction avec l’environnement.
Ces séquelles et les déficits conséquents ont un impact sur la vie quotidienne et compromettent fortement la réinsertion sociale, familiale, scolaire et professionnelle des personnes.
Ils retentissent sur les aidants : la famille et les proches doivent être accompagnés et soutenus.
La prise en charge doit être immédiatement pluridisciplinaire et interdépendante.
Des équipes spécialisées en rééducation et en réadaptation seront indispensables dans un premier temps (services de Médecine Physique et de Réadaptation). On devra y associer kinésithérapie, orthophonie, etc…
A distance de l’accident, l’accompagnement sur le long terme devra se faire avec les proches et des équipes médico-sociales et sociales ayant une réelle connaissance de la problématique, au sein de services et/ou établissements adaptés.
Le projet de vie qui pourra émerger devra être adapté aux déficits et sera par exemple évalué au sein d’unités spécialisées telles que les UEROS afin de permettre une réinsertion adaptée.
TRAUMATISME CRANIEN ET INDEMNISATION
L’accompagnement des victimes de traumatismes crânien est un parcours long et spécifique.
Une expertise permettra de déterminer en fonction des circonstances de l’accident les séquelles mais surtout quantifier les répercussions de ces séquelles sur la vie quotidienne de la victime et de son entourage.
Afin de pouvoir mener à bien le projet de vie, capital à la réinsertion sociale des personnes traumatisées crâniennes, il est indispensable de s’adjoindre l’assistance d’un avocat spécifiquement formé et sensibilisé à la très grande spécificité du traumatisme crânien.
Chaque cas est unique et l’appréhension des séquelles cognitives par exemple est capitale.
Les examens n’objectivent pas toujours les répercussions sur la vie quotidienne de celui que les aidants disent « ne plus être tout à fait le même mais pas tout à fait un autre non plus… »
C’est pourquoi une prise en charge spécialisée et pluridisciplinaire, une collaboration étroite entre les neuropsychologues les médecins et l’avocat permettront de faire reconnaître à part entière ce bouleversement personnel et familial.